Fresque "Le Gardien du Val d’Arly" par EvazéSir

Il est là. Silencieux, immobile. Un vieil homme à la barbe indomptée, le visage buriné par le temps et les saisons. Son regard traverse l’espace, chargé d’une sagesse ancienne. Sur le manche de sa fourche, un écureuil guette, agile et vif, messager d’un monde où l’homme et la nature se confondent encore.

Derrière eux, le patchwork du temps : motifs anciens, étoffes oubliées, bribes d’histoires cousues aux murs. Un décor suspendu entre rêve et mémoire.

Devant, une scène alpine lumineuse, presque onirique : les pistes enneigées, le bleu éclatant des gentianes, l’ombre discrète d’un oiseau. Chaque détail raconte une histoire, chaque fragment résonne comme une empreinte du temps.

Le collectif EvazéSir ne peint pas, il tisse. Il assemble, superpose, fait surgir l’image comme une réminiscence. Ici, le passé et le présent se frôlent, s’entrelacent. Le vieil homme semble ancré dans la pierre, silhouette intemporelle de ces montagnes, témoin d’un monde qui vacille entre tradition et mutation.

Sur sa joue, un motif affleure, discret mais indélébile, brouillant la frontière entre corps et décor. Comme un tatouage ancestral, il inscrit en lui la mémoire des traditions, le relie aux générations passées et fait de lui un passeur d’histoire.

Son portrait, en noir et blanc, tranche avec l’arrière-plan éclatant de couleurs et de motifs. Un contraste cher au duo : le réalisme brut face à l’abstraction vibrante.

Ici, les gentianes bleues et le tétra-lyre surgissent du mur comme un hommage aux montagnes. Plus loin, des motifs orientaux rappellent que les voyages laissent des empreintes, même sur la roche. Tout est signe, tout est passage. Les murs se souviennent, et l’art leur redonne voix.

Au pied de cette fresque, au cœur de Crest-Voland, une question demeure : au-delà de la mémoire, quelle place accordons-nous à ceux qui ont façonné ces paysages ?

Crédits texte : ©Be on the Crest.

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